Autour du soleil

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Autour du soleil

Qu’est-ce qui distingue un secret d’un mensonge ? Telle est la lancinante interrogation qui file de personnage en personnage tout au long de ce mélancolique roman. Aucun n’y échappe, tous ont un mystère qu’on ne résoudra pas toujours. L’actrice, scénariste et réalisatrice Karine Silla sait à merveille créer les situations du drame, puis les interrompre, brutalement, sans en révéler les conséquences. La conteuse semble avoir autant de secrets que ses héros intellos, ce couple de professeurs en villégiature chez le maître de philosophie du mari, avec leurs deux filles adolescentes. Ça commence comme du Duras. Louise, femme de 30 ans sans désirs, mère d’une petite Marie qu’elle ne parvient pas à aimer, suit au Vietnam un homme rencontré dans le train. Sans le lui avouer, elle abandonne tout pour lui. Et en meurt lentement, rongée de regrets. Auprès d’un père aimant qui lui a étrangement raconté que sa mère avait été écrasée par un train, Marie s’est construite dans la solitude. Des années après, elle rencontre le mari vietnamien de la mère absente. Et ne parvient pas à ­parler de ce choc à son tour. Au risque de se détruire, et son monde tout autour. Dire, ne pas dire ; en avoir la force ou la faiblesse… S’éparpillant dans trop de personnages, de secrets peut-être, Autour du soleil reste plein de grâce. Car d’âme en âme, de détresse en victoire intimes, on y goûte le poids et les vertus du silence. De la réconciliation par le silence. — Fabienne Pascaud

 

Ed. Plon, 282 p., 19 €.

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