Arrête avec tes mensonges

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Arrête avec tes mensonges

Barbezieux, 1984. Le lycée charentais, les adolescents en jean ajusté, la terminale C et, l’année prochaine, l’espoir de poursuivre des études à Bordeaux pour échapper à cette ville « vouée à disparaître ». Philippe a 17 ans et ne se doute pas encore qu’il deviendra écrivain. En revanche, il sait depuis l’âge de 11 ans qu’il préfère les garçons. Cet hiver-là, il tombe amoureux de Thomas. Une passion réciproque, un amour impossible mais inoubliable.

Arrête avec tes mensonges pourrait se contenter de raconter cette histoire longtemps gardée secrète. Une fiction de plus, pour cet auteur prolifique qui a écrit souvent « sur le manque. Sur la privation insupportable de l’autre… ». Mais cette fois, Besson va au-delà. Il brosse le tableau d’une époque qui vient de découvrir le sida, d’une génération qui perd son insouciance en comptant ses morts. Il décrit une province chabrolienne où tout se sait, s’entend, se voit. Et il ne se donne pas le beau rôle, lui, le fils de l’instituteur, brillant élève qui partira bientôt, laissant derrière lui des mensonges, une vie froide et silencieuse, et son amoureux, fils d’agriculteur, voué à reprendre la ferme familiale. Replongeant dans sa jeunesse, l’écrivain en profite aussi pour ouvrir sa boîte à outils, et c’est là peut-être l’aspect le plus intéressant de son livre : cette façon de traquer les thèmes récurrents de son oeuvre, de décrire les origines de l’inspiration, d’être à la fois le sujet et l’objet du roman, sans jamais se départir d’une mélancolie aussi tenace que maîtrisée. — Christine Ferniot

 

Ed. Julliard, 198 p., 18 €.

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